Comme vous l’avez peut-être entendu, le Parlement européen a autorisé, le 10 décembre dernier, le chalutage en eaux profondes, malgré l’avis défavorable de la Commission européenne. Cette décision est issue d’un débat qui oppose les pêcheurs aux protecteurs des océans. Désormais, les chaluts auront l’opportunité de détruire les fonds marins en toute légalité. Petit zoom sur cette pratique qui massacre nos océans.

Qu’est-ce que le chalutage en eaux profondes ? 

Tout d’abord, si vous êtes présents sur les réseaux sociaux, vous n’avez pas pu passer à côté de cette BD qui a fait le tour du web, contre le chalutage en eaux profondes. Réalisée de manière très ludique, elle explique les terribles conséquences de cette pratique de pêche, mise en oeuvre depuis les années 1980. Après avoir vidé les fonds marins proches des côtes, les pêcheurs se sont tournés vers les fonds marins, raclant les océans jusqu’à plus de 400 m de profondeur.

Le problème est que cette technique de pêche, qui représente l’activité marine humaine la plus destructrice de la planète, endommage tout ce qui se trouve sur son passage. Le chalut (le filet du bateau) va ainsi emporter des coraux, des éponges, détruire les fonds sédimentaires…

Et c’est sans compter les poissons concernés par cette pêche ! Si le chalutage de fond est controversé, c’est parce que le bateau ramasse sans discernement des dizaines d’espèces de poissons, pour n’en vendre que 4 ou 5 en grande surface : lingue bleue, grenadier de roche, sabre noir, phycis de fond, dorade rose et béryx. Des poissons qui, de surcroît, mettent parfois 20 ou 30 ans à atteindre la puberté. Le chalutage en eaux profondes décime donc des dizaines d’espèces de poissons incapables de se reproduire, parfois même des espèces en voie d’extinction. Pire, les autres poissons sont tout simplement rejetés à la mer, pour la plupart blessés ou morts.

Ainsi, vous l’aurez compris, le chalutage de fond est une technique de pêche à proscrire autant que possible. Certes, notre action est relativement limitée, mais le combat se joue aujourd’hui sur les étals de supermarché. Certains grands magasins, compte tenu de l’opinion publique, ont décidé de ne plus vendre les poissons issus de la pêche en eaux profondes. A suivre !