Sri K. Pattabhi Jois, ou appelé affectueusement Guruji par ses étudiants, est né en 1915 dans le sud de l’Inde. Il commence ses études sur le yoga avec son maître, Sri T. Krishnamacharya, à Mysore, à l’âge de 12 ans en 1927 jusqu’en 1952.
L’élève et le maître étudient un ancien texte, nommé le Yoga Korunta, trouvé à la bibliothèque de l’Université de Calcutta. C’est de ce texte, introuvable désormais, que le système du Yoga Ashtanga se développe.
En 1948 Guruji ouvre l’Institut de Recherche de Yoga Ashtanga. Le premier occidental à avoir étudié avec Guruji fut un Belge nommé André van Lysbeth dans la fin des années 60, avant que les Américains n’arrivent au début des années 70. En particulier, Allen Norman, Nancy Gilgoff and David Williams sont les premiers pratiquants à apporter le yoga ashtanga aux Etats-Unis.
Le système de l’ashtanga est caractérisé par la tristana (qui est composée de vinyasa, bandha, drishti) et de la respiration ujjayi :
La respiration Ujjayi signifie littéralement la “respiration victorieuse” ou la “respiration libre”. C’est la base de tout yoga. Cette respiration se fait par le nez en contractant la cavité nasale au fond de la gorge, et a pour but de chauffer le corps. Les inspirations et expirations doivent être de durée égale. Dans l’ashtanga, la respiration ne doit jamais être retenue durant les postures.
Respirer doit se faire sans forcer, en douceur. La Vinyasa est l’essence même du système de l’ashtanga. La vinyasa est par définition la synchronisation de la respiration avec le mouvement. Une
vinyasa se traduit donc par un mouvement particulier accompagnée d’une inspiration (ou expiration). L’idée de la vinyasa est de créer une connexion entre les postures de façon dynamique. De cette façon, la pratique des postures devient continue; une méditation en mouvement.
Les Bandhas sont des blocages d’énergie. Ce sont de subtiles contractions musculaires qui, paradoxalement, sont faites pour débloquer certains canaux énergétiques de la pratiquante. Il y a trois bandhas: mulabandha (attribué au muscle périnée), uddiyanabandha (renfoncement léger du ventre vers la colonne vertébrale) et jalandarabandha (blocage du menton).
Le Drishti est un point fictif fixé par la pratiquante. Chaque posture a un drishti. Le but du drishti est de garder une concentration interne. Il y a 9 drishtis :
le nez (padangustasana), le troisieme œil (kurmasana), le côté gauche (uttita hasta padangustasana)), le côté droit, la main (uttita trikonasana), le pouce (surya namaskara), les orteils (paschimattanasana), le ciel (utkatasana), le nombril (adho mukha svanasana).
En résumé : Le yoga ashtanga se différencie des autres styles par sa méthode d’enseignement :
– Dans une class traditionnelle, appelée Style Mysore, chaque pratiquante va à son propre rythme, sans interruption. L’énorme avantage de cette méthode est de favoriser le silence et donc la concentration. Nous vivons dans un monde où la multi-tâche est chose courante. Une concentration élevée apportera une sérénité aux simples taches de tous les jours.
– Les postures sont ajoutées une à une, au fur et à mesure que l’élève avancera dans sa pratique. C’est ici que la présence d’une enseignante devient quasi impérative, car elle seule sera la juge de votre avancement. La mentalité occidentale d’aujourd’hui décrit l’humain comme quelqu’un étant maître de lui-même, n’ayant à répondre à personne d’autre que lui. Un grand travail sur l’ego se fait durant cette aventure.
Bien que le yoga soit quasiment toujours décrit comme une activité posturale, il fait partie d’un ensemble d’activités comme l’a expliqué Patanjali, voilà 2500 ans, dans son traité. Il se définie en huit parties : un code moral envers les autres, un code moral envers soi-même, les postures, les techniques de respiration, le retrait des cinq senses, la concentration, la méditation et la contemplation.
Les effets positifs de l’ashtanga yoga sur le corps, le système nerveux et le mental, font de cette pratique (à priori simplement physique) un outil formidable pour un changement viscéral de notre être tout entier.
Voici un petit aperçu de ce que je fais :
Pour aller plus loin :