Les cinq grands bassins océaniques de notre planète sont envahis par des milliards de fragments de plastique.
Ceux-ci se sont intégrés à l’écosystème. Les conséquences sont terribles.
La pollution fait des ravages. Sur terre comme au fond des océans.
Depuis une quinzaine d’années, des scientifiques assistent à l’émergence d’une immense plaque de déchets plastiques dans les océans.
Celle-ci a été baptisée le « 7ème continent de plastique ».
Sa taille représenté 1/3 de la surface des États-Unis. Le plastique peut flotter en surface ou couler en profondeur, selon son poids.
Pourquoi tant de déchets plastiques ?
Ceux-ci sont issus à 80 % de la terre. Ils sont envoyés par le vent ou les rivières.
D’après de récentes statistiques, la production annuelle de plastique dans le monde avoisine les 300 millions de tonnes et 10% de celle-ci terminerait sa course au fond des mers…
En 2015, 9,1 millions de tonnes de plastiques supplémentaires devraient envahir les océans.
Bien évidemment, la présence de ces plastiques a des effets nocifs et dramatiques.
Rappelons que le plastique met des centaines d’années à se dégrader.
Avec le temps, il se fractionne en petits fragments, ce qui ne réduit pas pour autant son pouvoir de nuisance: les poissons et les oiseaux peuvent les avaler, d’où des risques élevés d’étouffements.
De plus, le plastique provoque un dérèglement de l’écosystème, en raison des substances chimiques qu’il dégage sournoisement.
On retrouve ainsi le plastique dans la chaîne alimentaire.
Les navigateurs ont lancé un cri d’alarme
La première plaque de déchets plastiques a été découverte par le navigateur Charles Moore en 1997, dans le gyre du Pacifique Nord.
L’homme, très affecté par ce qu’il venait de voir, s’est lancé dans une lutte acharnée contre le plastique dans les océans, par le biais de son ONG l’Algalité Marine Research Foundation.
Il a commencé par établir un état des lieux, en menant plusieurs expéditions sur cette zone.
Conclusion : la masse de plastique était six fois plus élevée que celle du plancton.
Rapidement, l’endroit a été baptisé « la plus grande poubelle du pacifique ».
D’autres études scientifiques ont par la suite été menées. En mai dernier, le skippeur guyanais Patrick Deixonne a sillonné le secteur qui relie la Californie à Hawaï, afin de cartographier les zones les plus polluées.
Que faire pour lutter contre cette invasion de plastique ?
Face à l’étendue du désastre, il faut agir vite.
Bien entendu, des études sont en cours en vue de limiter, à terme, la consommation d’emballages plastiques.
Précisons qu’un sac plastique pollue la terre durant 450 ans.
Des plastiques biodégradables et des plastiques compostables (issus de produits naturels comme les pommes de terre ou le maïs) pourraient permettre de limiter les dégâts.
Autre action qui commence à voir le jour : empêcher l’arrivée des plastiques à la mer en se concentrant sur le nettoyage des canaux et des rivières. À ce titre, une opération de ce genre a dernièrement été réalisée dans la Seine, à Paris. Cent kilos de détritus ont été sortis de l’eau tous les cent mètres…
D’autres projets ambitieux sont en passe d’être mis en application. Citons l’instauration d’une barrière souple, fixée au fond marin, qui pourrait arrêter les déchets. L’association The Ocean Cleanup lancera d’ailleurs un prototype au large du Japon, en 2016.
Voici une vidéo diffusée par Planète Ocean :
[youtube http://www.youtube.com/watch?v=my_aMAVzOCk]