La période de Noël a toujours symbolisé la joie et l’espérance. Mais elle est aussi marquée par de nombreuses superstitions populaires qui ont traversé l’histoire.
La période de l’Avent, qui précède Noël a fait l’objet de nombreuses superstitions durant des siècles et des siècles. Fort heureusement, l’homme du XXIe siècle est peu réceptif à ces histoires qui font souvent froid dans le dos.
Les superstitions liées à Noël ont connu leurs heures de gloire aux XVIIIe et XIXe siècles. En ce temps-là, on disait que durant la nuit du 24 décembre, le Père Noël n’était pas le seul à se promener dans le ciel étoilé. En effet, les démons et autres esprits malfaisants adoraient sortir, eux aussi.
Chaque région a porté ses croyances.
En Normandie, il se racontait que durant Noël, le pouvoir des sorciers était renforcé. En Picardie, la légende affirmait que les loups garous adoraient errer dans les campagnes. En Charentes, ceux-ci allaient encore plus loin : ils empêchaient les gens d’aller aux veillées de Noël et ils les embrassaient sur la bouche quand ils les croisaient. Ces derniers étaient instantanément « glacés ».
La liste des manifestations effrayantes est longue : des flammes bleues dansaient dans les cimetières, des noyés sortaient de la mer, le diable venait chercher une poule noire sans se cacher….Des récits à vous donner la chair de poule justement !
Faire profil bas
Pour se protéger de ce déferlement du « Maufait » (terme qu’on employait alors pour désigner le mal), il convenait de rester discret et de suivre quelques consignes.
En règle générale, il était conseillé d’assister aux trois messes de la Nativité afin de se protéger des fantômes. De plus, lors des messes, il était judicieux de rester sagement assis jusqu’à la fin car celles et ceux qui partaient avant pouvaient tomber sur des morts qui défilaient dans les rues comme pour une procession…
Lors de la nuit de Noël, on craignait vraiment la venue des morts. Cette superstition était encore ancrée dans l’inconscient collectif de notre pays au début du XXe siècle.
D’après les croyances populaires, les défunts revenaient dans leur ancienne demeure après minuit, afin de participer au repas de Noël. Souvent, on laissait les portes des maisons ouvertes afin qu’ils puissent ensuite repartir sans problème.
D’autres légendes encore plus surprenantes se sont transmises de génération en génération. Le 24 décembre au soir, la magie pouvait apparaître partout : les animaux pouvaient parler le même langage que les hommes, les arbres fruitiers pouvaient se couvrir de fleurs (celles-ci disparaissaient comme par enchantement aux douze coups de minuit).
La légende des pierres tournantes
Chaque région de France a eu sa propre légende des pierres qui bougent le soir de Noël.
En Franche-Comté, une roche pyramidale, tournait soit disant trois fois sur elle-même au moment où le prêtre lisait l’histoire de Jésus. Autre phénomène incroyable : les vallées et les montagnes s’ouvraient et les trésors nichés dans les entrailles de la terre jaillissaient en pleine lumière.
Le pays de Caux a lui aussi sa légende des pierres tournantes. Nos lointains ancêtres expliquaient que des pierres faisaient trois tours sur elles-mêmes lors de la Messe de minuit. L’histoire ne s’arrêtait pas là. Des monstres qui habitaient dans ces pierres, dansaient joyeusement autour d’elles, trois fois de suite.
En Bretagne, terre bénie pour les légendes, des pierres bougeaient là aussi. Elles se déplaçaient pour aller boire à la rivière. L’histoire la plus célèbre est celle des menhirs et des mégalithes de Plouhinec qui allaient se désaltérer à la rivière d’Intel. Durant leur promenade, ces pierres laissaient à découvert des trésors dont les hommes vertueux pouvaient s’emparer avant minuit.
Vous le voyez, Noël est une période magique dont l’histoire peut fasciner petits et grands.
Pour aller plus loin, le livre : « Petit lexique des superstitions de Noël » de Marie-Charlotte Dehors et Max Cabanes, éditions Syros.