La pratique des arts divinatoires remonte à l’Antiquité. Elle s’est développée au Moyen-Âge et à la Renaissance.

Remontons ensemble les couloirs du temps. L’histoire de la divination est fascinante.

 

Les arts divinatoires ont évolué au fil des siècles. À leurs débuts,  ils étaient liés à la vie spirituelle.

On ne faisait pas commerce de ces pratiques.

La divination s’inscrivait dans une démarche d’équilibre entre la vie terrestre et le monde invisible.

Les premiers arts divinatoires remontent à la lointaine Antiquité.

 

Au Sud de la Mésopotamie

C’est au Sud de la Mésopotamie que nous pouvons retrouver les premières bases de l’astronomie et de l’astrologie. Vers 2500 av. J.-C., les prêtres, les souverains, les astronomes et les astrologues ont développé leurs connaissances avec ferveur.

Vers l’an 2000 av. J.-C, les Etrusques ont fait évoluer ces techniques en faisant le lien avec la cosmogonie et leur propre mythologie. Leurs rituels étaient réunis dans des recueils sacrés (appelés libri). On peut ainsi découvrir que des prêtres nommés haruspices, exploraient les entrailles des animaux, pour atteindre la vérité à la source de la vie.

Par exemple, une ridule en forme de croix nichée dans une partie du foie de l’animal traduisait le fait que le maître de l’animal allait être tué par un personnage connu.

 Il y avait aussi d’autres recueils importants, comme celui qui renfermait les doctrines des foudres. Dans le libri fulgurates (Livre des foudres), on a répertorié onze types de foudres couverts par plusieurs Dieux.

Les interprétations étaient liées à la couleur et à la forme des éclairs.

 

Chez  les Chaldéens…

En remontant le fil de l’histoire, on apprend que les civilisations chaldéennes et babyloniennes ont donné vie à la bélomancie, une divination qui repose sur des baguettes de bois et des flèches du sort.

fleche bélomancie

Les flèches représentaient la Déesse-Mère, celle qui donne la vie et la mort.

Cette Déesse était nommée « Dame de la grande Terre ».

Elle est devenue la déesse de la magie et de la nécromancie, celle qui lie la divination au royaume des esprits.

Cette pratique était très utilisée en ce temps- là. Les flèches du sort traduisaient les événements à venir.

Le monde invisible inspirait ces messages.

 

Du côté des Sibylles et des oracles

Poursuivons notre exploration dans les dédales de l’histoire.

Intéressons-nous maintenant aux Grecs.

Vers 400 av. J.-C, ceux-ci avaient une curieuse pratique : ils examinaient les entrailles des victimes des sacrifices. Pour l’anecdote, lorsque Agésilas, le roi de Sparte entrepris de piller l’Asie mineure, il fit consulter les foies de ses victimes.

Les foies étaient incomplets. Il décida alors, suite à ce mauvais présage, de renoncer à son projet…

Le foie de plaisance au temps des étrusques. Gravé dans du bronze, il réunit toutes les différentes possibilités en matière de prédictions.

Le foie de plaisance au temps des étrusques. Gravé dans du bronze, il réunit toutes les différentes possibilités en matière de prédictions.

 

 

Il existait heureusement des pratiques moins sanguinaires.

C’est le cas de la daphnomancie (ou lauromancie) : la divination par le laurier.

Le nom de cette pratique provient de Daphné, la nymphe qui s’est métamorphosée en laurier afin de fuir la convoitise d’Apollon.

La divination par le laurier: la daphnomancie

La divination par le laurier: la daphnomancie

Le laurier était réputé pour ses nombreux pouvoirs : rendre une personne clairvoyante, susciter des rêves prémonitoires…

Le laurier donnait ses présages : une branche de laurier jetée dans le feu qui crépitait était signe d’un heureux événement à venir.

Par contre, si la branche brûlait en silence, ce n’était pas un bon signe.

 

Les sibylles: des prophétesses à la sagesse divine

Les sibylles étaient des femmes dotées d’une grande inspiration.

Elles habitaient souvent au haut d’une montagne, dans une grotte.

Elles dévoilaient les destins sur des feuilles d’arbres.

On disait qu’elles étaient de grandes prophétesses, voire même des émanations de la sagesse divine.

Elles étaient les filles d’Apollon, le Dieu du Soleil.

Elles étaient ainsi « éclairées ».

En leur honneur, on sacrifiait des animaux (taureaux, brebis…)

Les sibylles étaient, d’après les historiens, au nombre de 10 ou de douze.

La plus connue est la sibylle de Delphes. Elle était la fille du devin Tirésias.

Elle a été consacrée au Temple de Delphes par les Epigones, des descendants de guerriers.

Elle a célébré dans ses vers, la grandeur divine. Homère aurait repris, selon les dires, quelques-unes de ses pensées.

 

La Sibylle de Delphes, peinte par Michel-Ange

La Sibylle de Delphes, célébrée  par Michel-Ange

 

Il y en a eu d’autres, toutes aussi honorées les unes  que les autres.

La sibylle d’Erythrée : représentée parfois avec Jésus et deux petits anges à ses pieds, elle a eu son heure de gloire quand elle a prédit la guerre de Troie à l’époque où les Grecs partaient dans cette aventure. La sibylle de Samos a pour sa part annoncé que les juifs crucifieraient un Juste qui serait le vrai Dieu.

La Sibylle Hellespontine a prophétisé la naissance du Seigneur.

La sibylle Tiburtine avait cette aura de femme divine. Elle a prédit, elle aussi, la naissance du Sauveur.

Toutes avaient une mission qui allait bien au-delà de la simple prédiction.

Elles faisaient le lien entre les humains et le monde divin.

On considère que leurs prophéties annonçaient le plus souvent l’arrivée du Christ.

 

Nous poursuivrons notre exploration dans les couloirs du temps dans un prochain article, intitulé « Plongée dans l’histoire de la divination, partie II ».

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