Chaque année, en Europe, plus de 11 millions d’animaux sont utilisés comme cobayes dans des laboratoires scientifiques.
Une hérésie, alors que de nouvelles méthodes substitutives telles que les biotechnologies, existent pour tester les recherches médicales.
Les chiffres sont là, accablants, témoins d’une époque que l’on croyait révolue.
Suite à un rapport de la commission européenne, rendu public en décembre 2013, 11,5 millions d’animaux ont été utilisés en Europe durant l’année 2011.
La France arrive en peloton de tête de ce classement.
Notre pays a eu recours à 2,2 millions d’animaux pour servir ses fins scientifiques : 1,3 million de souris, plus de 350.000 poissons, 357.000 animaux à sang froid, 125.000 lapins, 3000 chiens, 569 chats….
La liste est longue.
Évidemment, tous ces animaux sont morts.
Alors, ont-ils été sacrifiés pour la bonne cause ? Rien n’est moins sûr…
La communauté scientifique est divisée sur le sujet.
Certaines voix n’hésitent plus à se faire entendre.
L’animal n’est pas le modèle biologique de l’homme
Les tests sur les animaux ne résistent pas à un examen scientifique.
Les résultats de l’expérimentation animale ne sont pas transposables d’une espèce à l’autre, et encore moins à l’humain.
Certains scientifiques, à l’instar du Professeur Claude Reiss, qui a cofondé le comité Antidote Europe (structure qui informe sur les dégâts de l’expérimentation animale sur la santé humaine et sur l’environnement, et qui met en avant les méthodes substitutives) multiplient les exemples pour démontrer le bon sens de cette affirmation : le chimpanzé, dont le génome présente 98,5% d’homologie avec celui de l’homme, est notamment insensible au virus du Sida.
Le rat, qui est souvent utilisé dans les laboratoires, ne peut pas s’apparenter à un être humain de 80 kilos….
Enfin, pour pousser la réflexion encore plus loin –et pour se donner des sueurs froides par la même occasion – ces recherches médicales sur les animaux seraient peu fiables, sur le plan scientifique.
Là encore, en bout de chaîne, les statistiques nous renvoient à une réalité : les effets secondaires des médicaments sont la quatrième cause de décès en France…
Ouverture des consciences
Les mentalités sont en train de changer, fort heureusement.
Citons l’Initiative citoyenne européenne qui a été créée en 2013, et qui demande à la Commission européenne de mettre fin à l’expérimentation animale.
Ce comité exige que les méthodes substitutives soient rapidement mises en place, pour remplacer ces méthodes dignes du Moyen Âge.
Une pétition a été lancée.
La commission européenne doit se prononcer sur cette demande avant l’été.
L’association One Voice, qui milite pour que le droit absolu des animaux au respect soit reconnu, a remporté une première victoire : les tests effectués pour l’élaboration de cosmétiques sont désormais interdits en Europe depuis 2013.
Elle souhaite que l’expérimentation animale soit désormais interdite pour tous les champs d’investigation.
Entrons dans la science du XXIème siècle
Les méthodes alternatives existent déjà.
Les scientifiques peuvent même nous présenter toute une palette de techniques très performantes : cultures de cellules, de tissus, d’organes, biologie moléculaire, simulations sur ordinateur, dissection virtuelle, études de tissus post-mortem, utilisation de micro-organismes…etc.
La science avance à pas de géant, alors pourquoi avons-nous encours recourt à des méthodes d’un autre temps ?
Pour en savoir plus : Audrey Jougla publiera cet automne le livre « profession : animal de laboratoire », (éditions Autrement), une enquête choc menée dans les laboratoires français.
Voici une vidéo sur l’expérimentation animale: