Ce matin en me réveillant, j’ai eu la visite de Thierry Ardisson, voici son message :
« Bon… les enfants, fallait bien que ça arrive.
Je suis parti. Clap de fin. Rideau noir. Pas de montage, pas de deuxième prise.
Mais au fond, c’est pas si grave : j’en ai bien profité.
J’ai aimé cette époque où on pouvait encore dire ce qu’on pensait,
où on envoyait des vannes bien senties, et où la nuit avait du panache.
J’ai eu la chance de parler à ceux qui faisaient le monde…
et parfois même, j’ai réussi à leur faire dire ce qu’ils n’avaient jamais dit ailleurs.
Alors bien sûr, j’en ai dérangé certains.
Mais c’est le boulot, non ? Mettre le doigt là où ça gratte.
Et quand je n’avais plus rien à dire, je leur tendais le micro.
Parce que j’ai toujours cru que ce sont les autres qui nous révèlent.
À mes proches :
merci pour la patience. L’amour en coulisses. Le silence qui comprenait tout.
À ceux que j’ai blessés : vous pouvez refermer le dossier. Moi, je l’ai déjà brûlé.
À ceux que j’ai inspirés : continuez. Mais restez fidèles à vous-mêmes. C’est ça, la vraie classe.
Je suis surpris de la légèreté que je ressens. Moi qui croyais que tout se terminait dans un silence noir… j’entre dans une clarté sans jugement.
J’ai longtemps joué un rôle, façonné une image. Mais ici, aucune image ne tient.
Je vois désormais les blessures que j’ai portées en habits de provocation. J’ai voulu choquer pour qu’on me voie, mais c’était moi que je voulais réveiller.
À ceux que j’ai éveillés par mes questions, je vous remercie d’avoir entendu au-delà du personnage.
Le foie… le non-pardon. Il y avait tant de choses que je gardais. Trop de silences intérieurs.
Là où je suis, tout est vibration, tout est réajustement. Je comprends. J’accueille. Et je commence à aimer sans condition.
Dites-leur que la mort n’est pas une fin, c’est un dépouillement. Et ça fait du bien !
Ne pleurez pas un homme que vous n’avez jamais vraiment connu.
J’étais un costume. J’étais une voix. J’étais une mise en scène.
Mais derrière… il y avait un homme en quête.
Je ne crois pas qu’on parte vraiment.
Je crois qu’on change juste de format.
Alors ne zappez pas trop vite : je suis peut-être déjà dans la télé de vos pensées.
Salut les terriens et merci.
Thierry. »












