Padre Pio a été un grand mystique du XXe siècle. Durant 50 ans, ce prêtre-capucin, stigmatisé, thaumaturge, a attiré des milliers de fidèles à San Giovanni Rotondo, en Italie. Il a été canonisé en juin 2002 par Jean-Paul II.
Baptisé François, Padre Pio est né le 25 mai 1887 à Pietrelcina, en Italie. Son enfance solitaire a été marquée par l’ancrage de la religion dans son quotidien. C’est ainsi que dès l’âge de cinq ans, le petit François a eu des visions mystiques en voyant Jésus apparaître à plusieurs reprises.
Le silence et la solitude étaient ses maîtres mots. Son chemin était tout tracé. À 16 ans, il a décidé d’entrer au noviciat des Capucins à Morcone. Il a pris le nom de « Frère Pio », puis a fait sa profession solennelle le 27 janvier 1907.
Frère Pio a eu une santé très fragile, l’obligeant à revenir chez sa famille durant six ans, pour se soigner. En 1916, il a enfin pu intégrer un autre couvent, celui de Monte Gargano de San Giovanni Rotondo, où le climat était meilleur pour sa santé. Sa piété et son humilité ont marqué très rapidement le cœur de ses frères et des habitants de ce village.
Apparition des premiers stigmates du Christ
Sa vie a basculé deux années plus tard, en septembre 1918. Un jour, alors qu’il priait dans l’église de son monastère, le prêtre a reçu les stigmates du Christ aux mains, aux pieds et au thorax. La douleur était immense, mais l’amour de Dieu enflammait son cœur.
Padre Pio a pris l’habitude de cacher, avec des mitaines, les stigmates qui se trouvaient sur ses mains, et a préféré garder le silence. Autour de lui, on parlait. La communauté se rendait bien compte que le religieux vivait quelque chose d’exceptionnel. En 1919, sur la demande du Saint-Office, des médecins l’ont examiné. Verdict : les blessures étaient bien réelles.
La méfiance de l’Église
Les fidèles ont afflué autour de Padre Pio ; la rumeur avait fait son œuvre. À San Giovanni Rotondo, le capucin était considéré comme un Saint.
Certains de ses frères n’appréciaient pas cet engouement. Ils se sont alors unis contre Padre Pio pour qu’il soit « mis de côté ». Durant deux années, le prêtre sacralisé a eu l’interdiction de célébrer la messe et de confesser ses fidèles.
Il faut préciser que l’aumônier avait d’autres facultés ou pouvoirs jugés « surnaturels » grâce à un don d’ubiquité. Cela voulait dire qu’il pouvait apparaître à deux endroits de manière simultanée et qu’il avait la capacité de soigner les gens. On disait alors qu’il provoquait des guérisons miraculeuses…
Tout ceci faisait peur à l’Église.
Grâce à la pression de ses fidèles, Padre Pio a pu célébrer de nouveau la messe où il était proche de ses semblables. Certes, il passait une grande partie de ses journées et de ses nuits en « dialogue avec Dieu », mais il a aussi œuvré pour améliorer le sort des plus démunis, notamment avec la Casa Sollievo della Sofferenza, un hôpital moderne ouvert aux plus pauvres en 1956.
Durant 50 ans, le prêtre italien a participé aux souffrances du Christ pour la rédemption des hommes. Il est mort le 23 septembre 1968, à l’âge de 81 ans. Une foule immense l’a accompagné vers sa dernière demeure et sa renommée a grandi de plus belle. De nombreux miracles se sont produits ensuite.
En 1987, le pape Jean-Paul II est venue s’agenouiller sur la tombe de Padre Pio. Le 16 juin 2002, cette marque de reconnaissance a débouché sur sa canonisation, en présence d’un demi-million de personnes.
Le sanctuaire de San Giovanni Rotondo, où vécut Padre Pio, est devenu le troisième lieu de pèlerinage de l’Église, en termes de visites, après la Basilique Notre-Dame-de-Guadalupe au Mexique et le Vatican.
Voici un documentaire sur la vie de Padre Pio :
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