Le photographe brésilien Sebastião Salgado sillonne le monde entier depuis les années 70.
Il en a vu de toutes les couleurs. Mais c’est en noir et blanc qu’il rend hommage aux beautés naturelles de la Terre.
Écologiste acharné, il nous invite à sauvegarder ce qui existe encore.
Sebastião Salgado est l’un des photojournalistes les plus réputés au monde. Humaniste, écologiste, ce Brésilien a commencé sa carrière à Paris, en 1973. Il a notamment collaboré avec les célèbres agences de photographie Sygma, Gamma et Magnum Photos.
En 1994, avec son épouse Lélia, il a fondé Amazonas Images, une agence qui produit et publie ses œuvres. Sebastião Salgado a arpenté plus d’une centaine de pays, du Rwanda au Guatemala, en passant par le Bangladesh.
Il en a vu des horreurs : les famines, les guerres, la pauvreté, les déplacements de population, les conséquences de la mondialisation…
Cet expert du monochrome n’a eu de cesse de mettre en lumière les plaies béantes de l’humanité.
Las d’être confronté à trop de douleurs dont le génocide du Rwanda- Salgado a posé son appareil de photo. En chemin, il a perdu foi en l’humanité.
Retour à la terre
Cette pause a été salvatrice.
De retour au Brésil chez son père, il a opéré un retour à la terre sur la plantation familiale, alors dévastée par le phénomène de déforestation.
La nature l’a appelé, l’a supplié de venir témoigner, pour elle. Pour nous.
Salgado, aidée de son épouse, a replanté des arbres -2,5 millions de plants- et la forêt a repris ses droits.
L’homme au cœur ouvert, a aussi décidé de sillonner la planète, pour témoigner de la beauté et de la fragilité de Mère Nature.
Cet attachement viscéral à la terre transpire dans bon nombre de ses œuvres.
Les projets photographiques de Salgado ont fait l’objet de nombreux livres et expositions dont Sahel (1986), L’Homme en détresse (1986), Autres Amériques (1986), La Main de l’homme (1993), Terra (1997), Exodes (2000), Les Enfants de l’Exode (2000) et Africa (2007).
La planète et les hommes
Trois projets de longue haleine se démarquent particulièrement: La Main de l’homme est un vibrant témoignage des travailleurs manuels du monde entier, Exodes met en lumière l’émigration massive due aux famines, aux catastrophes naturelles et à la dégradation de l’environnement.
Et puis il faut parler de Genesis, un projet monumental, qui a nécessité une expédition épique de huit ans. Salgado est parti à la redécouverte des montagnes, des déserts et des océans, des animaux et des peuples qui ont pu échapper à la mainmise de la société moderne.
Des manchots aux lions de mer en passant par les alligators et les jaguars du Brésil; de la tribu isolée des Zoé dans la jungle amazonienne au peuple Korowaï qui vit à l’âge de pierre en Papouasie occidentale…Salgado nous invite à toucher la source de notre terre nourricière.
Avec Genesis, Sebastião Salgado s’est rendu là où personne n’avait mis les pieds. Cette série fleuve de photographies, c’est une lettre d’amour envoyée à notre planète
À travers son travail d’ « enlumineur », le photographe poursuit son combat pour la protection des ressources vivantes de la planète.
Pour en savoir plus, regardez le film documentaire « Le Sel de la Terre ». Réalisé par Wim Wenders, il retrace le parcours et l’œuvre de Sebastião Salgado. L’occasion d’en prendre plein les yeux.
Et d’être touchés en plein cœur.
Voici une vidéo sur les œuvres de Sebastião Salgado :