Madame Fraya, alias Valentine Dencausse, était une célèbre voyante de la fin du XIXème et du début du XXème siècle.
Chiromancienne réputée, elle avait des consultants de renom, tels que l’actrice Sarah Bernhardt, Jean Jaurès et Marcel Proust.
Madame Fraya a même été invitée à l’Elysée, pour « éclairer » les hommes politiques…
Valentine Dencausse est née en 1871, dans les Landes. Jeune adulte, elle a épousé un homme de vingt ans son aîné.
Suite à un flash sans appel sur son avenir personnel et professionnel, elle a quitté son époux, quatre jours après son mariage…
Après cette séparation tonitruante, Valentine Dencausse a continué à avoir de nombreuses visions. Elle a vite compris que la voyance serait au cœur de son destin.
Soutenue par son père (haut fonctionnaire au Ministère des finances, il avait lui-même un sixième sens), Valentine Dencausse s’est lancée dans le monde de l’ésotérisme.
Elle a étudié la chiromancie avec ardeur. Elle a développé ses facultés extrasensorielles avec rigueur.
La jeune femme était d’une grande beauté. Invitée aux soirées mondaines, elle faisait sensation.
Son don de voyance décuplait son charisme naturel.
Madame Fraya : la voyante du Tout- Paris
Sur les conseils d’une journaliste, Valentine a cherché un pseudonyme. Elle a eu un coup de cœur pour le nom « Fraya », une déesse germanique.
C’est ainsi que Valentine Dencausse est devenue « Madame Fraya ».
La voyante du Tout-Paris officiait au Jockey-club, un endroit très prisé à l’époque.
Des personnages illustres venaient la consulter: Arthur Meyer, Colette, Anna de Noailles, les barons de Rothschild….
Les journaux se sont intéressés à cette mystérieuse femme dont les prédictions interpellaient même les esprits les plus sceptiques.
Pierre Loti, qui officiait au Figaro, a d’ailleurs écrit un article élogieux sur Madame Fraya.
La voyante s’est installée au 11, rue d’Edimbourg, à Paris. Elle y est restée jusqu’en 1933.
La voyance au service de la politique
En 1910, Madame Fraya a annoncé que l’Allemagne déclencherait sous peu une guerre mondiale, qu’elle finirait par perdre.
Le temps du conflit venu, les hautes autorités du pays ont pris son don de clairvoyance au sérieux.
En 1914, la voyante a été convoquée, en pleine nuit, au ministère de la guerre, pour livrer un peu de ses « lumières » sur les événements à venir.
Devant Aristide Briand, Albert Sarraut et Théophile Delcassé, elle a notamment annoncé que les Allemands, qui se trouvaient alors à moins de 100 kilomètres de Paris, ne renverseraient pas la capitale et qu’ils seraient repoussés au dernier moment au-delà de l’Aisne.
Les faits se sont avérés exacts. Grâce à la précision de ses flashs, Madame Fraya a joué un rôle important durant la Première Guerre mondiale.
Ses amitiés avec le monde politique l’ont conduite à rencontrer de hauts responsables.
Il se raconte qu’en 1914, elle aurait annoncé au Prince Félix Youssoupoff, cousin par alliance du Tsar Nicolas II, « qu’il assassinerait quelqu’un de ses mains et qu’il aurait l’impression de faire une bonne action. »
Deux ans plus tard, à Moscou, le Prince Félix Youssoupov a tué le célèbre Raspoutine, conseiller occulte de Nicolas II.
Le Prince Félix Youssoupov, ensuite exilé à Paris, a confirmé la véracité des faits.
Après la gloire et la reconnaissance, Madame Fraya a connu une fin de vie difficile.
En 1933, elle s’est installée au 6, rue Chardin, à Passy.
La grande voyante souffrait d’artérite. Elle recevait toujours ses clients, mais elle était affaiblie et allongée sur son lit.
Madame Fraya s’est éteinte le 16 février 1954, après avoir vécu une existence exceptionnelle.
Pour en savoir plus, le livre « Madame Fraya m’a dit… Les confidences de la plus grande voyante du siècle », de Tervagne Simone.