Symbole mystique chrétien s’il en est, on parle souvent du Graal. La quête de cet objet magique est souvent évoquée dans des livres comme le Da Vinci code, des films comme Indiana Jones et la dernière croisade ou des farces comme celle des Monty Python (Sacré Graal).
De nos jours, le mot Graal évoque pour tous le Calice sacré où Jésus a bu lors de son dernier repas et dans lequel Joseph d’Arimathie a recueilli le sang du Sauveur. Ce Graal est réputé offrir la Vie éternelle à qui s’en servira pour boire. Mais historiquement, cette description est tardive.
Une invention de Chrétien de Troyes ?
Les premières mentions du Graal en tant qu’objet magique datent du XIIème siècle. Il apparaît en effet dans les légendes autour du roi Arthur, forgées par l’écrivain Chrétien de Troyes.
Le vase magique
Les premières mentions du Graal rendent difficile la description précise de l’objet.
Chrétien de Troyes s’est manifestement inspiré de légendes : celle du Chaudron de l’immortalité (mythologie celtique), ou de la Corne d’abondance (mythologie grecque).
D’où vient le mot Graal
Le mot vient du latin médiéval cratella, qui désigne un plat large et creux. Cela peut être un plat à poisson. Or, le poisson est souvent utilisé chez les premiers chrétiens comme un symbole pour désigner Jésus (« ichtus« , car ce mot grec contient toutes les premières lettres des noms qui sont donnés à Jésus dans les Écritures).
Les métamorphoses du Graal
… D’un plat creux…
Les premières mentions du Graal évoquent donc un « plat creux ». Dans Perceval ou le Conte du Graal, Perceval voit un jeune homme tenant dans sa main une lance d’un blanc éclatant de la pointe de laquelle perlent des gouttes de sang, deux jeunes hommes tenant des chandeliers d’or et une demoiselle tenant un « graal » (qui répand une telle clarté que les chandelles en perdent leur éclat) enchâssé de rubis rouge sang.
… Portant des victuailles à volonté…
Mais Chrétien de Troyes est mort avant de pouvoir achever son œuvre. D’autres auteurs prennent alors le relais et étayent la légende.
Une continuation du texte de Chrétien de Troyes explique que le Graal donne à chacun les nourritures qu’il désire.
… En passant par une pierre mystérieuse…
Un autre continuateur présente le Graal comme une pierre « dont le nom ne se traduit pas ». Certains auteurs estiment alors que cette pierre est une émeraude tombée, selon la légende, du front de Lucifer, et qui, creusée en vase, recueillit le sang du Christ s’écoulant des cinq plaies.
… Jusqu’au Saint Calice…
Au début du XIIIème siècle, un autre auteur explique que le Graal n’est autre que le Saint Calice, c’est-à-dire la coupe avec laquelle Jésus a célébré la Cène et dans laquelle a ensuite été recueilli son sang.
Cette coupe est ensuite emportée en des terres lointaines par Joseph d’Arimathie. Le « Saint Graal » devient désormais le mystère que l’on connait, car l’objet est d’abord caché, puis perdu. L’auteur ajoute que certains hommes influents le recherchent et se réunissent autour d’une table ronde.
… Et la Vie éternelle.
Enfin, un roman anonyme des années 1220 ajoute que celui qui boit dans cette coupe accède à la Vie éternelle.
Les légendes se continuent alors, et l’imagination des chrétiens fait le reste. On murmure que bien des hommes d’État puissants (empereurs, rois…) auraient fait chercher cette coupe magique. Les croyants s’accordent sur un fait : seul un être pur pourra le trouver et en prendre possession.
Le Graal aujourd’hui
Aujourd’hui, le Graal se rappelle à notre bon souvenir dans de nombreuses productions de fiction : les livres, les films évoquent régulièrement l’objet sacré. De nombreux sites Internet et forums fleurissent, car beaucoup désirent encore mettre la main sur cet objet de légende.