Au cœur de l’histoire des arts divinatoires- partie II

| Juil 18, 2015 | Histoire de l'ésoterisme, Journal

Au cœur de l’histoire des arts divinatoires- partie II

 

Poursuivons notre voyage dans le temps, à la découverte des différentes pratiques divinatoires.

Des augures de la Rome Antique, à la divination arabe en passant par la nécromancie au Moyen- Âge, l’homme a toujours fait preuve d’ingéniosité pour lire l’avenir.

 

Connaître l’avenir a toujours été l’une des grandes préoccupations de l’être humain.

Remontons le cours de l’Histoire et arrêtons- nous quelques instants au temps de la Rome Antique.

À cette époque, lorsqu’on voulait lever le voile sur le futur, on s’en remettait à un augure.

Celui-ci était un présage ou un avertissement envoyé par des dieux.

À l’origine, l’augure consistait à observer le vol et le chant des oiseaux.

Les oiseaux les plus signifiants étaient l’aigle, le vautour, le milan, le hibou, le corbeau et la corneille. Pour procéder à cette consultation, l’augure prenait son lituus, un bâton recourbé ne présentant aucun nœud.

représentation d'un augure au temps de la Rome antique

La technique s’est élargie sur d’autres champs d’observation, comme avec la foudre ou les éclipses par exemple.

Avant de partir à la guerre ou avant la construction d’un temple, on consultait obligatoirement les augures.

Ceux-ci, descendants des haruspices étrusques (voir article précédent), traçaient sur le sol un périmètre sacré, nommé Templum.

À l’intérieur, ils rentraient en communication avec Jupiter, Maitre des signes, de la chance et de la fortune.

Les augures étaient respectés même si parfois, les savants ne croyaient pas vraiment en leurs dons.

Cicéron disait à ce titre qu’il ne concevait pas que lors de leur cérémonie, deux augures pussent se regarder sans rire.

Il y avait en effet beaucoup de folklore autour de ces rituels.

La vision dans l’eau

Intéressons- nous maintenant à la divination arabe.

La loi musulmane a interdit la divination. Et pourtant, cette dernière a toujours eu un poids important.

L’eau, les miroirs et les surfaces réfléchissantes ont été des supports de prédilection.

Les devins arabes pratiquaient notamment l’hydromancie ou la « vision dans l’eau ».

photo eau divinatoire

 

Les liquides avaient une dimension sacrée.

On mettait de l’eau dans une terrine vernissée et on y jetait une goutte d’huile.

Devenue translucide, elle permettait aux devins d’avoir des visions. Les techniques ont connu des variantes.

L’hydromancie et la divination par les miroirs ont été pratiquées très tôt au Maghreb.

On raconte qu’il existait un miroir magique dans l’église de Sicca Vénéria en Tunisie, dans lequel on pouvait lire l’avenir.

Le miroir d’encre était aussi une technique très utilisée : le devin traçait un carré magique sur la paume de la main et il laissait tomber, au milieu, une goutte d’eau.

Il pouvait alors voir défiler des images concernant l’avenir de son consultant.

Au cœur du Moyen- Âge

À cette époque, on retrouve en Orient et en Occident, un grand nombre des méthodes de divination qui ont puisé leurs sources durant l’Antiquité.

La nécromancie était souvent pratiquée en Occident. On invoquait les esprits des défunts pour obtenir des révélations sur l’avenir.

 

220px-Endor

La sorcière d’Endor est le nécromancien biblique le plus célèbre

 

Cet art divinatoire flirtait avec la magie noire. Les sorcières de Thessalie excellaient dans cet art.

Autre forme de divination qui a marqué le Moyen-Âge : la coscinomancie. Il s’agissait de faire tourner un crible.

Celui-ci était suspendu par des pinces, et le sens dans lequel il tournait permettait de réaliser des prédictions et de donner des révélations (cette technique était notamment utilisée pour trouver celles et ceux qui avaient commis un vol).

Le christianisme a condamné toute forme de divination qui semblait être liée au paganisme et ce, dès les premiers siècles, surtout après Saint-Augustin.

Les membres de l’église aimaient traiter les devins de sorciers et ils n’hésitaient pas à les faire brûler au nom de Dieu.

Et pourtant, en ce temps -là, les arts divinatoires étaient partout.

Les nobles consultaient les oracles et les astrologues.

On dit même que les membres de l’Église étaient à l’affût de présages dans les saintes écritures ou dans les reliques des saints hommes.

Encore un signe qui montre, comme l’écrivait Sénèque, que « L’avenir nous torture en même temps que le passé ».

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