Lors de mon récent séjour en Afrique, j’ai été marquée par le ciel d’un noir d’encre et par ses millions d’étoiles, lumineuses, presque clignotantes. J’avais oublié cette sensation d’infini et la beauté de ce spectacle offert par la Nature. Or, une fois revenue en France, j’ai tout de suite remarqué la pollution lumineuse nocturne, qui nous empêche de profiter pleinement du ciel et de ses étoiles.

La pollution lumineuse nocturne se définit comme la présence excessive de lumière dans le milieu naturel, conduisant à une impression de « jour artificiel ». Cette lumière provient notamment de l’éclairage public, des vitrines de magasins, des bureaux, des monuments ou encore des parkings…

La législation française a réglementé depuis le 1er juillet 2013 l’éclairage nocturne, obligeant les bureaux, enseignes et publicités à éteindre la lumière le soir et la nuit. Pourtant, le ciel reste enveloppé d’un halo lumineux, que ce soit en ville ou à la campagne, et cette luminosité ambiante n’est pas sans danger pour notre planète.

Quelles conséquences sur l’environnement ?

Outre le fait qu’éclairer la nuit représente un immense gaspillage d’énergie, cette modification artificielle du cycle jour/nuit est dangereux pour les espèces vivantes. Les plantes vieillissent prématurément et les animaux sont largement perturbés par la lumière nocturne.

En ce qui concerne les insectes, l’éclairage nocturne perturbe les cycles physiologiques comme l’alimentation, la reproduction ou la ponte des papillons. La lumière attire les insectes qui volent jusqu’à épuisement, sans compter qu’ils deviennent des proies bien plus faciles à détecter.

Les oiseaux habitués à la lumière des villes augmentent leur nombre de couvées et donc leur rythme biologique. Certains oiseaux chantent même la nuit, perturbés par le jour artificiel. L’un des problèmes majeurs concerne les oiseaux migrateurs qui s’appuient sur les étoiles pour se guider. Ils n’arrivent plus à percevoir les étoiles, dépensent davantage d’énergie dans leur périple et sont parfois déviés de leur route. Ils se perdent et n’arrivent plus forcément au bout de leur voyage. D’autres oiseaux seront également attirés par les lumières des phares, des usines, des axes routiers, ce qui conduit à de véritables hécatombes parmi les oiseaux migrateurs.

Les amphibiens ne parviennent plus à discerner leurs proies ; quant aux reptiles comme les tortues de mer, elles sont davantage attirées par la lumière artificielle du littoral et meurent loin de l’océan, déshydratés ou épuisées.

Les conséquences de la lumière nocturne sur notre environnement sont désastreuses et entraînent parfois l’extinction d’espèces animales ou végétales. Il est urgent d’agir et d’encourager nos villes à réduire la luminosité la nuit. Il faut prendre des mesures radicales, tant pour l’économie que pour l’écologie. Il est temps de rendre à la nuit la place qu’elle mérite.