La corrida, pratiquée en France dans plus de 70 villes, est un spectacle abominable consistant à tuer six taureaux en un quart d’heure chacun, au sein d’une arène. Jugé d’égal à égal d’après les pro-corrida, ce combat est en réalité une aberration quand on connaît les réalités de ce spectacle sanglant. Inscrit au patrimoine culturel immatériel de la France, la corrida reste malgré tout réprouvée par plus de 60 % des français. Petit tour d’horizon des dessous de ce spectacle qui n’a plus sa place au XXIè siècle.

La torture n’est pas la culture ! 

Les taureaux élevés pour les corridas sont sélectionnés pour leur bravoure et leur aptitude à combattre la tête baissée, afin de faciliter le travail du torero. Les plus faibles seront soit destinés à l’abattoir, soit aux entraînements pour les apprentis matadors. Sevrés, marqués au fer rouge et les oreilles parfois découpées à vif, les taureaux prennent, vers 3 ou 4 ans, la route pour rejoindre les arènes. Le transport se fait dans de terribles conditions, dans des caisses de contention mesurant moins de 2m sur 2. Le trajet durant plusieurs heures, il est courant de retrouver des taureaux amaigris (jusqu’à 30 kg en moins!), déshydratés ou bien morts à leur arrivée.

Les animaux sont alors préparés pour le combat. De nombreux taureaux subissent l’afeitado, qui consiste à scier les cornes, afin de les désorienter lors du combat. On enduit les yeux du taureau de vaseline, on recouvre leurs membres de térébenthine pour les brûler et les forcer à se mouvoir, on leur enfonce du coton dans les naseaux pour les empêcher de respirer correctement et on les frappe pour les affaiblir (certains taureaux reçoivent des sacs de sable de 100 kg sur le dos… ).

Alors commence le combat entre un torero et un taureau totalement affaibli et désorienté. Le premier coup consiste à enfoncer une lance jusqu’à une trentaine de centimètres pour trancher le ligament de la nuque. Le torero enfonce alors dans cette plaie 6 banderilles, causant d’immenses douleurs. Enfin, le taureau est mis à mort, au mieux d’un coup d’épée, mais plus généralement par un poignard. Les poumons transpercés, le sang coulant de la bouche, le taureau est alors retiré de l’arène.

Ce spectacle terrible, qui n’a absolument rien à voir avec notre culture car venant d’Espagne, n’a plus sa place dans notre monde. Comment peut-on oser dire de la corrida qu’elle est un art ? Les toreros ne font que masquer la réalité de la mort derrière des couleurs, le dépaysement, la fanfare… De nombreux enfants sont traumatisés, tout comme des adultes.

Toutefois, nous pouvons espérer une évolution : la Catalogne a interdit la corrida en 2012 et le mouvement anti-corrida prend de l’ampleur. Les arguments des pro-corrida n’ont pas de sens, et ces spectacles de la mort devraient bientôt s’éteindre. Certains toreros ont des prises de conscience et rejoignent le camp des anti-corrida, comme Alvaro Munera. Certains, comme Christophe, offrent à des taureaux sauvés de corrida une vie paisible, comme en témoigne Fadjen, un taureau coulant désormais des jours heureux dans la campagne bretonne. De beaux exemples qui mériteraient d’être reproduits et d’offrir aux taureaux la vie qu’ils méritent vraiment. Mais il reste encore beaucoup de chemin à parcourir pour abolir la corrida, notamment au niveau politique, le combat est donc loin d’être terminé !